Procès Constant Mutamba : le ministère public requiert 10 ans de travaux forcés

L’affaire visant l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, est entrée dans sa phase de plaidoirie ce mercredi 13 août 2025, lors d’une audience publique particulièrement suivie.

La séance a débuté par les réquisitions du ministère public, qui a sollicité une peine de 10 ans de travaux forcés à l’encontre de l’ancien ministre, pour détournement de 19 millions de dollars américains destinés à la construction d’une prison à Kisangani.

Dans son exposé, l’organe de la loi a relevé plusieurs irrégularités :
• recours à une procédure de gré à gré au lieu d’un appel d’offres public ;
• mise à l’écart d’institutions compétentes, dont le secrétariat général à la Justice ;
• conclusion du marché avec la société Zion Construct, dépourvue d’existence légale ;
• virement des fonds sur le compte de cette société en violation des règles de procédure ;
• exécution du marché sans avis de non-objection ;
• absence de siège social, de personnel et de garantie bancaire pour la société adjudicataire.

Pour le ministère public, l’infraction de détournement a été consommée dès le transfert des fonds du compte FRIVAO du ministère de la Justice vers celui de Zion Construct. Sur le plan moral, il a insisté sur le fait que le prévenu, praticien du droit, avait pleinement connaissance des règles encadrant les marchés publics, mais les a délibérément ignorées.

Il a également souligné l’intention frauduleuse de M. Mutamba, qui aurait agi sans l’aval du Conseil des ministres ni de la Première ministre, et sans avis de non-objection, en choisissant une société inexistante et inexpérimentée.

En conséquence, le procureur général a requis, en plus des 10 ans de travaux forcés, une série de peines accessoires :
• interdiction de voter ou d’être éligible pendant 10 ans après l’exécution de la peine ;
• privation du droit à la libération conditionnelle et à la réhabilitation ;
• interdiction d’accéder à toute fonction publique, quel que soit le niveau.

La parole est désormais à la défense de Constant Mutamba, appelée à présenter sa plaidoirie

Agnelle Mola