En marge de sa participation à la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies à New-York, le président de la République, Félix Tshisekedi, s’est exprimé ce lundi 22 septembre 2025 sur la démission de Vital Kamerhe de la tête de l’Assemblée nationale. Ce dernier a quitté son poste avant l’examen du rapport de la commission chargée d’analyser les pétitions déposées contre les membres du bureau, afin d’anticiper une destitution jugée probable.
Répondant à une question de la presse, le Chef de l’État a d’abord souligné qu’il n’était nullement impliqué dans ce qui est arrivé à son allié de longue date:
“J’ai appris comme vous aussi aujourd’hui la démission du président de l’Assemblée nationale ce que je tiens à vous dire ce qu’il y a quelques jours moi j’avais reçu dans le cadre d’une réunion inter institutionnelle tous les chefs de corps de nos institutions: les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, la première ministre, le Président du Conseil supérieur de la magistrature, le mot d’ordre était que la rentrée parlementaire se fasse dans la sérénité, le calme, je crois que vous avez suivi les discours des rentrées, ils ont été justement dans ce sens là”, a-t-il déclaré lors d’un déjeuner de presse.
Malgré ce départ, Félix Tshisekedi a tenu à réaffirmer qu’il continue à considérer Vital Kamerhe à la fois comme un frère et comme un partenaire politique. Pour lui, cette démission relève avant tout d’une affaire interne au fonctionnement de la chambre basse du parlement:
“Il y a un fonctionnement d’une cuisine interne à chaque institution et les choses s’orientent selon ce que ces institutions sont en train de faire. Moi, je suis le garant de la stabilité de ces institutions mais ça ne me donne pas le droit d’aller s’immiscer dans ce qui se passe dans ses institutions, s’ils ont décidé de défier leur président c’est leur cuisine interne, mon rôle à moi est que les droits de tout le monde soient respectés et que l’institution elle-même sa stabilité est sauvegardée, c’est ce qui m’importe”, a-t-il précisé.
Tshisekedi a par ailleurs laissé la porte ouverte à Kamerhe pour la suite de leur collaboration politique:
“Sauf si Monsieur Vital Kamerhe en décide autrement mais je ne vois pas pourquoi. Parce que je ne suis pas à la base justement de sa démission ni de ses problèmes, je ne vois pas pourquoi il va vouloir me tourner le dos, je n’y suis pour rien donc je continue à le considérer comme un allié, comme un frère ”.
Selon les pétitionnaires, l’ancien président de l’Assemblée nationale était accusé de ne pas s’aligner suffisamment sur les priorités du pouvoir, notamment à travers une gestion jugée opaque des fonds de l’institution. Ses efforts pour calmer la fronde n’ont pas permis de rallier une majorité de soutiens. Plusieurs analystes estiment que cette démission reflète avant tout un affrontement interne au sein de l’Union sacrée, où certains cherchent à renforcer l’emprise de l’UDPS sur l’Assemblée nationale.
La démission de Kamerhe ouvre désormais la voie à une élection rapide afin de pourvoir les postes laissés vacants, à savoir la présidence de l’Assemblée nationale ainsi que celui de rapporteur.
Agnelle Mola
